La mission de Jeanne :
Si les écrivains de l'école de Voltaire ont essayé d'écarter tout le merveilleux de la vie de celle qui, brûlée vive le 30 mai 1431, fut béatifiée en 1909 avant d'être canonisée en 1920 et de devenir l'une des quatre saintes patronnes secondaires de la France, l'épopée de cette jeune fille arrache cependant aux auteurs de l'Encyclopédie un aveu bien remarquable : « Ce que nous avons rapporté de Jeanne d'Arc et des résultats de son procès, combiné avec le récit des historiens, se sent sûrement beaucoup de l'enthousiasme qu'inspire cette fille singulière. (...) La condition, le sexe, l'âge, les vertus, la piété, la valeur, l'humanité, la bonne conduite, les succès de ce vengeur inattendu de Charles VII, offrent un ensemble où le merveilleux domine, quelque effort que l'on fasse pour l'écarter ou l'affaiblir. »réinsuffler vie à la France
Authentique et merveilleuse
Courbé sous le poids accablant de la guerre, en proie aux dévastations et aux pillages, massacré et volé tant par ses ennemis que ses défenseurs, le généreux peuple de France supportait alors le malheur avec courage, espérait dans l'avenir, et ne voulait pas être anglais. En dépit des nombreux signes d'affaissement et de ruine, il avait foi dans son roi, dans sa patrie, dans son Dieu. Dieu, qui avait pris la France en pitié ; Dieu qui, aimant les Français, ayant guidé Charlemagne et béni saint Louis, réservait encore au grand peuple une non moins grande mission à accomplir dans le monde ; Dieu qui suscitait Jeanne d'Arc, dont l'irruption déterminante et cruciale contribua à inverser le cours de la guerre de Cent Ans.épopée suscitant l'admiration